Progrès technique et polarisation des emplois à l'ère numérique

Quel est le point commun entre un aide à domicile et un data scientist ? Ils n’ont pas été concurrencés par l’essor de la technologie !

Pourquoi ? Parce que leur travail n’est pas routinier, c’est-à-dire pas automatisable. Au contraire, avec la robotisation, de nombreux emplois routiniers sont amenés à disparaître : cela concerne les caissiers de supermarchés ou les opérateurs machine, mais aussi les comptables, voire les juristes !

Aujourd’hui, les métiers les plus et les moins qualifiés sont en plein essor parce qu’ils sont aussi les moins routiniers : on parle de polarisation de l’emploi. 

Du côté des emplois moins qualifiés mais non routiniers, on trouve aussi bien l'aide à domicile, les serveurs, ou encore les coiffeurs. Il s'agit le plus souvent d'emplois où les interactions sociales jouent un grand rôle et ne peuvent être remplacés par une machine. 

À l'autre extrémité, l’émergence des technologies de l’information et de la communication (TIC),  a aidé à créer de nouveaux emplois, ce qui a accru les offres d’emplois pour les actifs très qualifiés de ces branches d’activité. Pour ces salariés, au contraire des précédents, le progrès technique a, sans doute, permis d’accroître le niveau des salaires nominaux. En effet, la pénurie de main-d’œuvre dans certains domaines peut pousser les salaires à la hausse ; de même, les nombreuses innovations de procédés induisent une augmentation de la productivité du travail ce qui là encore favorise une hausse des salaires. En outre, les TIC permettent à certains salariés très qualifiés, comme les ingénieurs informatiques, de délocaliser en partie les services qu’ils produisent, comme le développement spécifique d’applications ou la maintenance informatique. Les TIC mettent de ce fait en concurrence les entreprises et les administrations au niveau international et plus seulement national, ce qui a pour effet de faire augmenter leurs niveaux de rémunérations.